Bol en céramique Art déco de Longwy, France, années 1920. Mesures : Diamètre 26,9 cm (10,6″), hauteur 7,7 cm (3″). Numéro de moule incisé « 3021 » et numéro de modèle estampillé « D.5415 », cachet Longwy 1925.Charles Régnier est à l’origine de la fondation des Faïenceries de Longwy. Il installe l’usine dans un ancien couvent de carmélites devenu bien national. La production est limitée aux pièces classiques telles que les services de table.L’empereur Napoléon I+I, au retour de sa visite des fortifications Vauban autour de la ville haute de Townes, commande des services de table pour les Maisons d’éducation de la Légion d’honneur.Vers 1814-1815, la production s’est arrêtée en raison de difficultés économiques dues principalement aux guerres napoléoniennes et au siège de la ville par les Prussiens. Face au redémarrage partiel de l’activité, Charles Régnier décide de vendre l’entreprise en 1816. La faïencerie est alors rachetée par Jean-Antoine de Nothomb, ancien colonel d’un régiment de cuirassiers, marié à Marie-Catherine Boch. Il s’agit de la fille de Pierre-Joseph Boch, propriétaire des faïenceries d’Audun-le-Tiche et de Septfontaines. De Nothomb a pu bénéficier des conseils de son beau-père et il a développé la commercialisation et la production avec de nouvelles pâtes et de l’émail blanc fin jusqu’en 1835, date de sa mort.Sa fille Marie-Catherine Nothomb, est l’épouse (1832) d’Henri-Joseph d’Huart, baron belge, qui prend donc logiquement la tête de la fabrique laissée en héritage à son épouse. Inventif et entreprenant, il améliore les techniques de fabrication et modernise l’entreprise et les ateliers, notamment avec l’utilisation de fours à coke. Il innove avec une nouvelle glaçure et adopte les techniques d’impression de la faïence. Cette période sera abondante en récompenses et médailles honorifiques à l’occasion de nombreuses expositions à Paris et en province. En 1866, il transmet l’entreprise à ses deux fils Fernand et Hippolyte.Vers 1870, les deux fils d’Henri-Joseph, tous deux originaires de Central, s’occupent de la poterie. Au dos des pièces produites, ils apposent leur blason reconnaissable à leurs feuilles de houx. Pour répondre à l’engouement des Français pour les produits cloisonnés d’Extrême-Orient, ils auraient fait appel à Amédée de Caranza, artiste français né à Constantinople, que divers travaux situent à Gien vers 1870, à la manufacture de Creil & Montereau. de 1876 à 1877 et chez Vieillard à Bordeaux à partir de 1878 (source Bordeaux Histoire d’une Collection par Claude Mandraut). Rien ne prouve son passage à Longwy sauf le fait qu’il y a des similitudes de production à Longwy et à Bordeaux dans la technique du cloisonné à la seringue et qu’on lui attribue un plat (avec les tigres) visible au Musée Municipal de Longwy. Les célèbres Émaux de Longwy sont nés. Ils deviennent la spécialité de la ville.En 1885, toujours en réponse à l’invasion des produits asiatiques dans le domaine de la poterie, la faïence cherche de nouveaux décors dans les tendances chinoise, japonaise, Iznik, persane ou égyptienne. Plusieurs motifs se dessinent, dont un éparpillement de fleurs de pommier blanches et roses sur un fond bleu céruléen, d’inspiration japonaise. Cette décoration, référencée sur la poterie sous le numéro D188notes 3, marque le début d’une période fructueuse. Il est encore produit aujourd’hui dans sa version originale ou revisitée.Les deux frères d’Huart font également venir de nombreux céramistes, peintres ou sculpteurs comme Charles Rudhart (1829-1895), Aristide Croisy, Carrière, Ernest Quost, Carl Schuller, Cirode ou Paul Émile Morlon pour moderniser la production qui marquera de son empreinte les œuvres impressionnistes dans la technique dite de l’engobe. Les émaux en bleu de Sèvres seront souvent l’œuvre de Louis Ernie. C’est également à cette époque que sont nées d’autres techniques de production telles que la majolique, la brocatelle, le grand feu, la flamme.La fin du 19ème siècle sera une période très riche pour la poterie et composée d’œuvres prestigieuses et de talents artistiques majestueux.A partir de 1918, le style Art déco ouvre de nouvelles perspectives artistiques à la faïence, notamment par l’association avec l’atelier d’art « Primavera » des magasins du Printemps. Durant cette période, de nombreux Artistics tels que Claude Lévy, Jean Luce (1895-1964), Jean Olin ou Raymond Chevallier (1900-1959) collaborent avec les Émaux de Longwy et créent des formes plus modernes et géométriques. Le point d’orgue de cette période est la participation à l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de 1925.Le krach de 1929 aux États-Unis atteint la France dans les années 1930-1931 : l’activité est réduite et le personnel diminue. En 1939, l’activité a cessé en raison de l’exode.En 1945, l’entreprise redémarre avec deux cent cinquante travailleurs. Maurice Paul Chevallier (1892-1987), cousin de Raymond Chevallier, prend la Direction artistique, aidé par Paul Mignon (1930-2012), meilleur jeune apprenti décorateur de France qui devient responsable des Ateliers artistiques en 1972. L’abandon de la production de services de table sera effectif dans les années 1950.En 1972, Christian Leclercq, ancien élève de Maurice Paul Chevallier, est nommé Meilleur Ouvrier de France. Il entre à la faïencerie en 1961, où il crée une œuvre artistique importante jusqu’à son dépôt de bilan en 1976.Durant cette période d’autres artistes viendront s’ajouter comme Rolande Rizzi (née en 1927 à Justine), Hélène Gabet (1914-2016), Jean Rabet, ou Louis Valenti (décédé en 1999), sans oublier le talent de boosters comme Léa Valenti (née le 16 juin 1939), Justin Masson (1882-1959) et le plus connu Albert Kirchtetter (1910-1976) dont les pièces portent ses initiales » A K « .Vers 1975, malgré des efforts d’adaptation au marché, l’entreprise en difficulté met en vente les collections d’ouvrages historiques qui seront en partie préemptées par la commune de Longwy, formant la base du futur musée municipal. Cette action ne suffit pas et la poterie dépose le bilan en 1976.
- Créateur: Faïenceries et Emaux de Longwy
- Dimensions: Hauteur : 7,7 cm (3,04 po)Diamètre : 26,9 cm (10,6 po)
- Style: Art déco (De la période)
- Matériaux et techniques: Céramique,Émaillé
- Lieu d’origine: France
- Période: 1920-1929
- Date de fabrication: 1920
- État: Bon état
- Adresse du vendeur: Saint-Amans-des-Cots, FR
- Numéro de référence: 1stDibs : LU2312341080262
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